Òmero studio // Monia Montali & François Bodeux

'La fable d'un autre avec toi dans le noir. (...) Et comme quoi mieux vaut tout compte fait peine perdue et toi tel que toujours. Seul.'

'The fable of one with you in the dark. (...) And how better in the end labour lost and silence. And you as you always were. Alone.'

Samuel Beckett, Company

DURATION

50min

Concept and direction

Monia Montali
François Bodeux

Performance

Jef Stevens
Ibai Harrison Kerr Alberdi /
Octave Delaunoy

Sound composition

Miquel Casaponsa

Choreography

Monia Montali

Light and scenography

Francois Bodeux

Production : Òmero
Coproduction
: workspacebrussels, Charleroi Danse, Les Brigittines
Support
: Ministry of the Wallonia-Brussels Federation, General Office for Performing Arts.

Deuxième volet de la trilogie Beckett, Company s’inspire librement du texte éponyme de Beckett. Dans ce texte « Une voix parvient à quelqu’un dans le noir. Imaginer. Une voix parvient à quelqu’un sur le dos dans le noir ».

Sur scène, à l’intérieur d’une «chambre», un homme âgé imagine le tout pour se tenir compagnie. Se dresse l’image d’un «Je» fragmenté, une figure qui refuse de dire «moi» et use de la troisième personne pour tenter de devenir narratrice de sa propre histoire. La présence de cette figure finit par infléchir l’environnement : le basculement radical de l’espace scénique, l’apparition d’un enfant deviennent pour un moment une prolongation de son espace mental.

Second part of the Beckett's trilogy, Company, freely takes inspiration from Beckett's eponymous text. In this text “A voice reaches someone in the dark. Imagine. A voice reaches someone on their back in the dark”.

On stage, inside a «bedroom», an elderly man imagines everything to keep himself company. An image arises of a fragmented «I», a figure who refuses to say «me» and uses the third person to attempt to become the narrator of his own story. The presence of this figure ends up affecting the environment: for a moment, the radical tilt of the stage space and the appearance of a child become an extension of his mental space.

Comme échappées d’un tableau, les figures habitent l’espace tels des fantômes. Les gestes et actions minimes créent une chorégraphie faite d’apparitions et de réminiscences. Le spectacle s’apparente à une peinture subtile du cycle de la vie, un théâtre du rêve et de la sensation.

As if escaped from a painting, the figures inhabit the space like ghosts. The minimal gestures and actions stand out to create a choreography of appearances and recollections. The performance resembles a subtle painting of the life cycle, a theatre of dream and sensation.

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Entre 2010 et 2018, nous avons travaillé à partir des derniers textes en prose de Samuel Beckett ('Le dépleupeur', 'Compagnie', 'Mal vu mal dit').

Ce sont des textes assez insaisissables, qui ne se prêtent pas à une stricte transcription scénique. Ce qui nous a intéressé, ce sont les ouvertures que ces textes proposent, leur capacité à esquisser une cartographie de forces et de formes qui s'entrechoquent à d'autres imaginaires, que nous puisons essentiellement dans les arts visuels.
En usant des motifs de la solitude, de l’errance, de l’action inachevée ou de la mémoire défaillante, l'écriture de Beckett nous rappelle ici combien nous restons fragiles et démunis face à notre désir de toujours vouloir tout saisir, comprendre et contrôler.

Sur scène, dans les trois volets, des figures aux actions minimales évoluent dans des espaces confinés et dépouillés. Envers et contre tout, elles tendent vers un possible laisser-être, transforment leur condition dans une forme d’apaisement intérieur, et parviennent in fine à s’inscrire dans un paysage bien plus vaste que celui de leur étroite apparence.

Between 2010 and 2018, we worked on Samuel Beckett’s last prose texts (The Lost Ones, Company, Ill Seen Ill Said).

These somewhat elusive pieces do not lend themselves to literal stage transcription. We were interested in the possibilities of these texts and their potential to outline a map of forces and forms colliding with other imaginary worlds, which we draw essentially from the visual arts.

Beckett’s writing, with its themes of solitude, wandering, unfinished action, and failing memory, reminds us of our fragility and helplessness in the face of our desire to capture, understand, and control all things.

In the three parts of the play, figures performing the most minimal actions evolve in confined, uncluttered spaces. Against all odds, they work towards a possible ‘letting-be’, changing their condition to achieve a form of inner peace and ultimately finding their place in a vaster landscape than that of their limited appearance.